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Pourquoi l’ECG devrait être votre allié n°1 aux urgences ?

Publié le 2 juin 2025

Comprendre l’importance vitale de l’ECG en contexte d’urgence

L’électrocardiogramme (ECG) est un outil diagnostic incontournable dans la prise en charge des urgences cardiovasculaires. Cet examen non invasif, rapide et reproductible permet de détecter des anomalies électriques du cœur en quelques secondes. Dans un service d’urgence, où chaque minute compte, l’ECG offre un avantage décisif pour orienter la stratégie thérapeutique et optimiser la prise en charge du patient.

Les pathologies cardiaques représentent une part significative des motifs de consultation en urgence. Qu’il s’agisse d’un infarctus aigu du myocarde, d’une embolie pulmonaire ou d’un trouble du rythme, l’ECG permet un triage rapide et fondé, essentiel pour limiter la morbi-mortalité.

Identifier rapidement les syndromes coronariens aigus

Les syndromes coronariens aigus (SCA) sont parmi les urgences les plus critiques. L’ECG permet une détection précoce des anomalies de repolarisation, comme le sus-décalage du segment ST, qui est le marqueur clé de l’infarctus du myocarde avec sus-décalage du ST (STEMI).

Les signes ECG d’un STEMI incluent :

  • Sus-décalage du ST ≥ 1 mm dans ≥ 2 dérivations contiguës
  • Onde Q pathologique (présence > 40 ms ou profondeur > 25 % de l’onde R)
  • Inversion des ondes T dans les dérivations concernées

Une prise en charge rapide avec ECG à moins de 10 minutes dès l’arrivée est recommandée par les sociétés savantes. Elle permet l’activation immédiate de la filière de revascularisation (coronarographie d’urgence, fibrinolyse).

ECG et NSTEMI : des indices plus subtils

Dans le cas d’un infarctus sans sus-décalage du ST (NSTEMI), les signes sont plus discrets : sous-décalage du ST, ondes T inversées ou aplaties. Leur interprétation exige une corrélation clinique et biologique (dosage de la troponine).

Utilisation dans le diagnostic différentiel

L’ECG est également utile pour écarter d’autres diagnostics :

  • Péricardite (sus-décalage concave généralisé)
  • Dissection aortique (tachycardie sinusoïdale ou normale)
  • Embolie pulmonaire (S1Q3T3 ou tachycardie sinusale persistante)

Un outil clé face aux troubles du rythme cardiaque

Les urgences rythmologiques imposent une réponse rapide et ciblée. L’ECG, en enregistrant l’activité électrique cardiaque en temps réel, permet de différencier les types de tachyarythmies et bradyarythmies.

Tachycardies supraventriculaires et ventriculaires

L’identification d’une tachycardie à QRS larges ou fins, régulière ou irrégulière, oriente vers une origine supra- ou ventriculaire. Par exemple :

  • Fibrillation auriculaire : rythme irrégulier sans onde P
  • Flutter atrial : ondes F régulières en dents de scie
  • TV monomorphe : QRS larges, dissociation AV possible

Bradycardies symptomatiques

Chez un patient en syncope ou malaise, l’ECG permet d’identifier un BAV (bloc auriculo-ventriculaire) ou un dysfonctionnement du nœud sinusal nécessitant un traitement urgent (atropine, stimulation).

Algorithmes d’analyse

L’analyse se base sur l’intervalle RR, PR, QRS et le morphotype des ondes. Des formules comme celle de Brugada ou de Wellens aident à affiner les diagnostics :

Exemple :
Brugada Index = Durée de montée initiale de l’onde R / Durée totale du QRS

Si > 0,5 → suspect de tachycardie ventriculaire.

Une aide précieuse pour orienter la prise en charge

L’ECG ne se limite pas au diagnostic : il guide l’ensemble de la chaîne de soins. Son interprétation conditionne l’administration d’antiarythmiques, d’anticoagulants ou de médicaments vasoactifs. Elle peut également permettre d’éviter des traitements inutiles ou délétères.

Surveillance continue en situation instable

Chez les patients en décompensation cardiaque ou post-arrêt cardiaque, le monitorage ECG est indispensable pour prévenir les récidives d’arythmie ou suivre l’effet des thérapeutiques.

Gain de temps et coordination des équipes

Un tracé clair et bien interprété facilite la communication interprofessionnelle, notamment entre les urgentistes, cardiologues et réanimateurs. L’ECG devient ainsi un langage commun pour tous les acteurs de l’urgence.

FAQ

Pourquoi l’ECG est-il si important aux urgences ?
L’ECG permet un diagnostic rapide et fiable des pathologies cardiaques graves telles que l’infarctus du myocarde, les troubles du rythme ou encore l’embolie pulmonaire. En quelques minutes, il aide à orienter les soins et à engager les traitements adéquats, ce qui est crucial dans un contexte où chaque seconde compte.

Combien de temps faut-il pour faire un ECG ?
Un ECG standard dure généralement entre 3 et 5 minutes. Dans les services d’urgence, il est recommandé de le réaliser dans les 10 premières minutes suivant l’arrivée d’un patient présentant une douleur thoracique ou un malaise cardiaque suspect.

L’ECG peut-il diagnostiquer une embolie pulmonaire ?
L’ECG n’est pas spécifique à l’embolie pulmonaire, mais certains signes comme le S1Q3T3, la tachycardie sinusale persistante ou un bloc de branche droit peuvent orienter vers ce diagnostic en complément d’autres examens (dosage des D-dimères, angioscanner).

Quels sont les signes ECG d’un infarctus du myocarde ?
Les signes typiques incluent un sus-décalage du segment ST dans au moins deux dérivations contiguës, l’apparition d’ondes Q pathologiques et parfois une inversion des ondes T. Ces anomalies doivent être interprétées dans le contexte clinique du patient.